Le jardin des regrets.

Pim's
Bibosam15♥
Miss

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Prénom: Alice.
Nom: Fever.
Âge: 16 ans, née le 22 mai 1996, signe du Gémeaux.
Description: Alice est une jeune fille simple, voir même banale, inintéressante...
Elle n'a pas vraiment d'ami à son lycée mais ne cherche pas non plus à s'en faire. Elle fait le désespoir de sa mère qui, contrairement à elle, dans sa jeunesse faisait parti des plus populaire de l'établissement.
Elle ne fait rien de ses week-end et passe son temps libre à manger de la glace au cookie en regardant pour la énième fois toutes les saisons de Friends.
Pourtant, un jour elle décide d'écouter sa mère et de sortir faire un tour comme toute personne normalement constituée de son âge.
Mais si elle avait su ce qui allait lui arriver, qui sais si elle ne serait pas retourner sur son canapé comme à son habitude...
Elle aime: La glace au cookies, regarder la télé, son père.
Elle n'aime pas: Parler aux autres, son lycée, les conseils de sa mère.

Augmenter le son de la télévision ne servait à rien: elle continuait son monologue...
Alice soupira de fatigue, une fois encore, sa mère lui gâchait son après-midi avec son conseil à deux francs six sous. Elle mit son épisode de Friends sur pause et se tourna vers l'objet de son exaspération: Carole Fever.
Celle-ci ne remarquait pas le mécontentement de sa fille et continuait son récit sans lui laisser le temps de placer une phrase, tout en continuant de préparer son cocktail de fruits.

"Alice chérie, tu vas bien devoir quitter ce canapé un jour ! Regardes-toi, on dirait une vieille ! Tu n'as que 16 ans trésor, il serait temps que tu fasses des choses...de ton âge ! Je ne sais pas moi, sortir dehors, faire du shopping entre amies, faire du...
-Je n'ai pas d'amies maman, et tu le sais très bien, interrompit la principale concernée.

Celle-ci soupira de nouveau, se disant que jamais elle ne pourrait regarder tranquillement cette série tant qu'elle le faisait chez elle.
La jeune fille se pencha en avant et attrapa le pot de glace coincé entre un paquet d'Oreo et le coffret Dvd de la saison 4 de Friends.
Elle enfourna dans sa bouche une cuillerée de son dessert préféré, bien qu'un peu fondu, et jura grossièrement quand elle vit qu'une tache couleur vanille sur son bas de jogging.
Elle approcha son visage sur sa jambe et lécha la glace qui s'y trouvait.
De son côté, sa mère tiqua devant le peu de savoir-vivre de sa fille.
Elle ne pouvait décemment pas être de sa progéniture...Ceci dit, quand elle jeta un oeil sur son mari, qui trouvait cela normal de s'essuyer les mains mouillées sur son pantalon noir, elle se dit que la génétique faisait parfois mal les choses.
Elle reporta son attention sur sa fille unique. Carole ne comprenait pas pourquoi Alice s'enfermait dans son mutisme permanent...
A son âge, elle devrait sortir, s'amuser, sortir avec un garçon, aller chez des amies...Au lieu de cela, elle préférait repasser en boucle cette série stupide.
Elle soupira elle aussi, seule preuve concrète de leur lien de parenté, et repris:

"Je sais bien mon coeur, mais ça ne te plairais pas d'en avoir ?
-Maman, je suis très bien comme je suis ! A quoi servent les amis si l'on se satisfait à nous même ?!"répliqua Alice.

La mère en question cessa de couper son orange, retira son tablier et se plaça entre la télévision et son interlocutrice.
D'une voix dure, elle lui dit:

"Jeune fille, personne n'est heureux quand il est seul, c'est un fait.
-Eh bien, je suis l'exception qui confirme la règle, ajouta t-elle dans un sourire sarcastique.
-Voyons Alice ! Qui a t-il de mal à avoir des amis ?!
-Et qui a t-il de bien ?"

La jeune mère pensa alors qu'essayer de se donner raison avec sa fille était comparable aux demandes de divorce: c'est long, coûteux, et l'on ne gagne pas à tout les coups.
Elle tenta une nouvelle approche et s'assit sur le canapé en prenant les mains de la lycéenne dans les siennes.
Elle lui expliqua cette fois d'une voix douce:

"Chérie, les amis peuvent servir tu sais !"

Alice retira violemment ses mains et lui dit à son tour d'une voix pleine de reproches:

"Ah oui ? Et à quoi puis-je savoir ?
-E-eh bien, répondit la femme un peu sonnée de la dureté de sa propre fille, c'est parfois grâce à eux que l'on grimpe l'échelle sociale ! Il faut toujours avoir quelques amis sous la mains, comme moi.
-Je vois, et peux tu me rappeler où tes "amis" t'ont mené jusqu'ici ? Tu es mère au foyer il me semble non ?"répliqua t-elle, acerbe.

La coup de sa mère partit toute seule, comme un réflexe.
Cependant, ce ne fut pas la gifle de sa mère qui blessa le plus Alice, mais la peine mêlée d'humiliation dans le regard de sa mère, noyé de larmes qu'elle tentait de cacher en vain.
Elle baissa le sien et lui dit doucement tout en portant sa main à sa joue:

"Je suis désolée"
-Sors."

Elle releva la tête vers la personne qui venait de lui dire cela, Jordan Fever, son père.
Alice avait toujours adoré son père par sa douceur et son incapacité à lui refuser quoi que ce soit.
Mais la rien ne reliait son père bienveillant avec l'homme au regard dur qui tenait l'épaule de sa femme.

"Tu es allée trop loin. Ta mère doit se reposer, va dehors et ne revient pas tant que tu n'auras pas réfléchis sur tes paroles, lui ordonna t-il"

Elle savait bien qu'elle n'aurait jamais dut dire cela, mais elle devait maintenant prendre la totale responsabilité de ses actes... Elle se leva et alla enfiler une tenue décente dans sa chambre.
Elle monta les escaliers tout en effleurant la rampe en bois du bot des doigts, comme elle le faisait depuis qu'elle pouvait atteindre cette dernière.
La jeune fille passa devant la porte de son frère grande ouverte et s'arrêta devant.
Charles était sortit avec ses amis, comme tout les adolescents normaux le faisaient, tous sauf elle.
Il était évident que Charles était, aux yeux de leurs parents, le fils idéal.
Gentil, doué en sport mais loin d'être bête, populaire, bref, la réplique masculine de ce que sa mère voulait qu'elle soit.
Mais seule Alice voyait ce que ses parents refusaient de constater: les quelques cigarettes cachées sous l'oreiller, les jeux vidéos violent normalement interdit aux moins de 18 ans, les revues et films pornographiques rapidement glissés sous le lits, bien que c'était la première chose qu'Alice voyait en entrant dans la pièce, ce qui ne semblait pas être le cas de ses géniteurs.
Malgré tout, elle aimait son frère et ne l'avait jamais dénoncé à leurs parents, ne voulant pas briser leur petit bonheur face à a perfection absolue de leur fils.
Elle ferma la porte pour éviter que l'un des deux adultes ne voient les objets du délit et continua son chemin.
La lycéenne arriva enfin à sa chambre, ferma sa porte à son entrée et glissa le long de cette dernière en soupirant.
Bien qu'elle adorait sa mère, elle ne pouvait s'empêcher de la provoquer plus moins gentiment, mais ce jour là, c'était plutôt moins.
Elle s'en voulait terriblement de lui avoir fait tant de peine...après tout, être mère au foyer était son choix, choix plus que respectable...
Dès qu'elle rentrerait, elle irait lui présenter ses excuses !
Elle se releva donc et alla choisir au hasard une tenue: un simple blue jean avec son tee-shirt lapin.
Pendant que la lycéenne se déshabillait, elle inspecta son corps seulement vêtu de ses sous-vêtements devant son miroir.
Elle avait encore pris un peu de poids si elle se référençait à l’élastique de sa culotte qui lui rentrer dans la peau, faisant alors ressortir un petit bourrelet disgracieux...
On voyait bien que l'adolescente ne sortait que rarement, cause de sa blancheur naturelle et son air cadavérique.
Ses yeux rouges ,à l'origine bleus, et les fortes cernes qui les entouraient, la comparant avec un panda, reflétaient les nombreuses heures qu'elle passait devant la télévision avec ses séries idiotes.
Ne désirant pas en voir plus, Alice tourna le dos à la glace et enfila ses vêtements, décoiffant ses cheveux châtains au passage.
Elle refit ses habituelles tresses sans même penser à brosser sa chevelure et enfila avec peine ses chaussettes avant de sortir enfin de la pièce, démunies de toutes décorations personnelles.
Elle courra dans ses escaliers et s'arrêta dans le vestibule.
La jeune fille chercha un bon moment ses clefs avant de se rendre compte avec dépit qu'elle était dans la poche de sa veste qu'elle enfila ensuite.
Finalement prête, elle ouvrit la porte d'entrée et dit d'une voix forte:

"Je sors !"

Joignant le geste à la parole, elle quitta sa maison et courra, bien qu'elle n'avait aucune idée de l'endroit où elle pouvait aller.

Regardant fixement une tâche dont ne sais quoi sur la vitre du bus, Alice laissait sa tête dodeliner doucement au rythme du véhicule. Elle était littéralement collée à cette vitre, ne tenant pas à se rapprocher encore plus plus du vieux à côté d'elle. La jeune fille n'était pas stupide et elle avait très bien remarqué le regard incessant de l'homme sur ses..."attributs féminins" depuis qu'elle était monté dans ce fichu bus.
D'ailleurs, c'était lequel ? Celui de la ligne 12 ? De la 4 ? Peut-être même le 18Bis ?
Elle n'en savais strictement rien et s'en fichait éperdument.
Mais où aller ?
Même réponse, il suffisait qu'elle rentre 3 heures plus tard et ses parents en seraient satisfait.
Elle continuait à regarder les arbres défiler, inlassablement. Alice avait toujours vécu à Océanside mais n'avait jamais pris la peine de sortir de sa maison en dehors des jours de cours...
Bien que ce jour-là, elle re-découvrait sa ville, elle se dit tout de même que si elle était restée chez elle, elle n'aurait rien raté du tout...
Des arbres, la mer, du sables, des sales gosses, des SDF... Il y avait tout cela dans sa télé alors pourquoi devoir sortir ?
Elle sursauta quand elle sentit une main graisseuse se poser sans une once de délicatesse sur sa jambe gauche et regarda cette dernière. Des poils noir la recouvrait en partie et nombre de cicatrices et éraflure en tout genre s'y retrouvaient.
Un ouvrier sans doute.
Ses yeux se portèrent ensuite sur la bague à son annuaire, tout aussi éraflée que son propriétaire mais bien plus propre.
Infidèle, pensa t-elle.
Elle releva enfin la tête et dévisagea du regard son voisin un peu trop entreprenant.
Il ne devait pas avoir plus de 30 ans, et, selon toute vraisemblance, était d'origine magrébienne. Il empestait un mélange de sueur et de cigarette mais on pouvait aussi sentir une odeur de...ciment ?
Oui, un ouvrier dans le bâtiment.
Du coin de l'oeil, elle observa son visage, il faisait assez vieux mais assez jeune tout de même, seuls les traits de fatigue accentuaient son âge. Il avait quelques cheveux gris, mais Alice était persuadée qu'il s'agissait là de peinture.
Un peintre du bâtiment ?
Il aurait put être, ou du moins paraître, bel homme, mais sa barbe de trois jours lui recouvrant une bonne partie du visage gâchait ce tableau. De même que les quelques tâches de couperose sur son nez et ses joues.
Un alcoolique ? De mieux en mieux.
Elle tressaillit. L'étau de sa main se resserrait sur sa cuisse, et ça en devenait de plus en plus gênant pour la jeune fille. Finalement, elle tourna la tête vers lui et inspira calmement.
Il lui fit un sourire qui se voulait charmant mais qui dégoûta au plus haut point la lycéenne... De son point de vue, ce n'était qu'un gros pervers et elle ne voulait qu'une chose, qu'il disparusse.
Elle dit alors, calmement:

"Monsieur ?" il releva la tête et continua de sourire. "Je ne pense pas que cette jambe vous appartienne donc si vous pouviez enlever votre main ,sale, de mon jean, propre, cela m'arrangerai voyez-vous... Ou sinon, je peux très bien hurler et prévenir ainsi le contrôleur de votre comportement peu catholique. C'est vous qui voyez."

Il déchanta rapidement, enleva sa main et changea de place nom sans avoir murmurer un "Sale garce" à la jeune fille.
Elle avait beau eu faire sa fière, elle était morte de peur et ne savait pas ce qu'elle aurait fait si ses menaces n'auraient pas marché. Si elle avait fait ça, c'était juste parce que dans ses film, c'était comme ça que la plupart des filles réagissaient.
Alice tenta d'oublier sa mésaventure et se remit à contempler le paysage. Laissant toujours sa tête dodeliner, elle jura quand cette dernière ce cogna contre la vitre du bus et s'attira un regard noir de la part d'une vieille femme en face d'elle.

................................................................................................................................................................................................

Le lustre de perles de nacre au dessus du canapé se mit à trembler, faisant ainsi retentir le tintement de ces dernières, bientôt imité par les meubles victoriens blanc qui tanguèrent dangereusement sous le choc, les miroirs et en dernier lieu, le château de cartes qu'il s'évertuait jusque là à faire tenir.
Une à une, les 22 cartes tombèrent en cascade sur le parquet blanc laissant leur propriétaire pester contre la secousse.
S'appuyant sur ses coudes et laissant ses jambes se balancer d'avant en arrière, le jeune homme examina de plus près les cartes. Seuls 4 cartes étaient faces découvertes. Il se révéla que ces cartes étaient en fait des cartes de tarot.
L'homme s'approche de plus prés et regarda la première carte. Il s'agissait du Bateleur... Pour lui même, il dit:

"Le Bateleur...à l'endroit ?"

Ainsi, un changement allait advenir... Désireux de connaître la suite, il regarda la seconde carte, le Mat.
A l'envers, la folie ?

"Mais...qu'est-ce que..."

Presque apeuré, le jeune homme regarda la troisième carte.
L'Arcane sans Nom. Donc la mort.
L'homme commença à rire doucement et murmura quelques paroles inintelligible à toute personne ne prêtant pas attention au manège du singulier jeune homme.

"Hin...Nous allons avoir de la visite apparemment..."

Il en oublia presque la dernière carte mais qu'importe s'il n'y avait pas jeté un oeil, il savait déjà qu'elle serait le dessein...
Il ferma les yeux et inspira.

"Le Jugement à l'envers !" dit-il tout en rouvrant les yeux et en les posant sur la dite carte.

Sa "divination" se révéla exacte, cela signifiait donc le mauvais jugement...Tout cela ne faisait que confirmer ses pensées. Satisfait de lui et de son "tirage", il se relava et s'épousseta le pantalon et alla chercher la cloche se trouvant sur l'unique table de la pièce et la fit retentir dans le silence pesant qui régnait jusque là, à part ses quelques remarques.
A peine eut-il fait ce geste que l'on put entendre quelques pas provenir de l'escalier en acajou noir. Il ne se retourna pas pour voir arriver une jeune fille en uniforme de soubrette, connaissant déjà son interlocutrice.

"Va dire à Nia que l'on va avoir de la visite...et va préparer une nouvelle chambre, la 24. dit-il tout en se servant une tasse de thé, mais toujours sans s'adresser à la jeune fille en face.

Cette dernière ne fit pas attention à l'impolitesse et le mépris de l'homme à son égard, ou plutôt, elle ne le remarquait pas. Elle se contenta d'acquiescer et de murmurer un faible "Oui maître" avant de disparaître comme elle était venue.
Sirotant son Earl Grey, l'homme releva une de ses mèche blondes et observa l'horizon par la fenêtre en bois. Il faisait beau aujourd'hui, comme tout les autres jours depuis qu'il était ici, c'est à dire depuis un bon moment... Que ne donnerait-il pas pour une petit pluie rafraîchissante, quelques flocons de neiges, ou un vent fort mais néanmoins agréable ? Tout. Il serait prêt à mourir, s'il le pouvait...

...........................................................................................................................................................................................................................

Alice semblait perdu pour de bon. Elle n'avait eu de cesse de marcher, de faire des détour mais elle n'avait aucune idée de l'endroit où elle était. Épuisée, elle s'assit sur un banc d'une petite station de bus dans l'espoir de voir bientôt arriver ce dernier. Rien n'y fit, et elle resta ainsi pendant quelques minutes.
Les voitures défilaient devant ses yeux et les passant ne faisait guère attention à elle, trop occupés à porter leur achats ou à regarder les vitrines des magasins de luxe.
La jeune fille détestait de plus en plus le monde extérieur, elle en était certaine. Elle n'avait alors plus qu'une hâte, rentrer chez elle et s'installer devant une autre de ses séries préférées.
Elle resta encore assise sur ce banc pendant près de deux heures et, alors que les larmes de fatigues et d'impatience commençaient à perler aux coins de ses yeux, elle aperçut alors son grand frère sur le trottoir d'en face, en train de discuter avec quelques personnes.
Y voyant là le seul moyen pour elle de rentrer chez elle, elle se leva ,mit ses mains de part et d'autres de sa bouche et cria sans se soucier des passants:

"Charles !! Houhou ! Charles !"

Le dit Charles ne semblait pas entendre les exclamations de la jeune lycéenne si bien que celle-ci agrémenta ses cris avec de grands geste mais toujours en vain.
Elle décida donc de courir à lui. Elle avait déjà parcouru la moitié de la route quand le jeune homme se tourna vers elle.
Ce n'était pas son frère. Dépitée, elle s'arrêta net.
Elle ignora les cris des gens sur les deux trottoir, ne pensant pas en être la cause. Elle ne comprit que quand elle tourna sa tête à sa gauche et qu'elle le vit.
Le visage horrifié du conducteur dont la voiture fonçait droit sur elle.