Sans lumière, la raison ne reviendra jamais...

Le temps est lourd et la brume cache la moitié de la lune brillant dans un ciel infiniment sombre orné d'étoiles. De la fenêtre de leur chambre, deux jeunes hommes regardent ce ciel somptueusement ocre. Ces jumeaux, moi, je les regardes d'en bas, dans l'ombre et l'obscurité glaciale. Eux ne me regardent pas, pourtant, je me bats pour empêcher les ténèbres de grimper le long de ce mur titanesque. A chaque ombre que j'essaye de terrasser, qui disparaît, le mur continue de grandir car je ne leur parle pas, eux non plus bien que je le veuille sincèrement. Ô Toi, pourquoi es-Tu si infranchissable ?! Mur ! Ton envergure en croissance constante me donne envie de laisser tomber, mais...je crois que si je fait cela, ils m'en voudront quelque part au fond d'eux-mêmes.

Elle le regardait, lui, gisant au sol, un frisson de satisfaction parcourait son corps. Pourtant, de sa main blanche, elle avait arraché l'œil droit de cet homme qui l'avait protégé, aimé et chéri de toute son âme en l'éloignant d'un emprisonnement éternel. Mais elle, elle était là, debout, le regardant l'air hautain et froid.
Et elle le savait depuis bien longtemps qu'elle l'avait tué sa sœur, si fragile et pâle, ainsi que le reste de toute sa famille. Mais son père resta en vie et parti en la laissant seule dans cette si grande demeure que l'était celle des Lostworth. Pourtant, elle ne le haïssait pas pour cela, mais pour une toute autre chose qu'elle garde en elle pour le coup de grâce car, elle ne veut pas le tuer, ou du moins, pas encore. Mais elle voulait qu'il ressente la folie qui l'animait, Sarah. Son âme entière baignait dans une eau sale, noire et impure. Elle l'aimait pourtant cette eau qui l'eu imprégné de son enfance jusqu'à l'instant présent. Et cette folie la fit tuer ces femmes faisant leur métier imposant l'acte charnel étant le seul moyen de gagner leur vie.
Puis de son unique œil, il la regarda. Et heureuse comme jamais elle marchait dans l'eau de pluie mélangée au sang de son père glissant le long de cette ruelle étroite et sombre.
Elle ne se retourna pas et se dirigeait vers la rue principale, la grande place. Personne n'aurait pu connaître le vrai visage de Sarah, ce visage sale qu'elle avait surnommé Jack l'éventreur.

Regardez, ce magnifique ciel bleu orné de quelques nuages blancs, ils peignent le ciel de leur couleur brumé par le soleil, et d'une chaleur apaisante, il luit pour nous montrer la joie de la vie que l'on nous a offert. Alors pourquoi certaines personnes veulent teindre ce majestueux tableau céleste de couleurs ternes et déprimantes ? C'est ce que beaucoup se demandent. Moi je ne me le demande plus, ces personnes là sont aussi normales que celles qui respirent la joie de vivre, ils ont juste besoin d'un peu de fraîcheur dans leur vie parfois trop belle pour eux. Trop tue le surplus et ça je ne peux en être que sûr, car j'en ai moi-même assez de toute cette chaleur, après tout, le ciel est tout aussi beau lorsqu'il pleut, c'est juste que personne n'arrive à le voir de cette manière...non ?

Je me souviens de ce jour, celui de leur départ pour cette école, une école de sorciers: Poudlard. Mes parents semblaient si heureux, tout comme mes frères...je n'avais pas le même sentiment.
Marchant tout les cinq dans la gare, nous sommes passés par un mur afin d'arriver à leur train. Lysander était comme émerveillé par le Poudlard Express. Lorcan était, quant à lui, assez silencieux, comme à son habitude. Maman semblait heureuse, sa douce voix rassurante fit « Au revoir » à mes deux frères tandis que mon père les regardait partir. Je ne dis rien, moi non plus. Je sentais que si j'ouvrais la bouche j'aurais pu fondre en larme, je ne voulais pas cela.
Pourquoi ? Pourquoi partent-ils aussi loin ? Nous rigolions tellement ensemble malgré nos disputes ! Jamais je n'aurais cru qu'ils me laisseraient seule, sans regarder derrière. Jamais je n'aurais cru au sourire de ma mère qui semblait pourtant triste, elle aussi. Au grand jamais je n'aurais cru que cette rupture allait me rendre aussi distante. Je détestais mes parents, s'ils n'avaient jamais été sorciers, mes frères et moi serions resté ensemble plus longtemps. Heureusement, il y avait Cissa. Cette amie si chère à mon cœur ne m'a jamais trahie de la sorte. Elle ne m'a jamais fait subir une douleur pareille. Non, jamais. Nous rigolions si souvent ensemble, à tel point que tous mes problèmes s'en allaient.
Je me souviens aussi du moment où je suis partie pour Poudlard, moi aussi. J'avais la boule au ventre, je ne voulais pas me retrouver là-bas. Après tout, c'est parce que cette école existe que nous avons été séparés ! Alors pourquoi devrais-je aller dans cette école pour sorciers ? Quelle est la logique dans tous cela ? Surtout que, le train était bondés de personnes effrayées, enthousiastes et passives d'aller en cette école qui était d'ailleurs immensément gigantesque ! De nombreuses tours étaient visibles, imposantes à plus de 5 kilomètres. Les cours du château étaient parfois aussi larges qu'un terrain de cross et la pelouse aussi verte que le dessus d'une pomme golden. Des gargouilles et des statues décorant le toit en tuiles, je rentrais donc à la suite de nombres d'autres élèves émerveillés par la bâtisse où ils allaient étudier la magie. Et étonnant pour moi, je devins...enthousiaste.
Narcissa se tenait à ma droite et elle marchait, le visage passif, habillée de sa cape noire...tout comme moi et bien d'autres personnes. Lorsque nous rentrèrent dans le château, je remarquais que les tableaux étaient animés, vivants et qu'ils parlaient. Poliment, ils nous saluaient lorsque nous passions devant eux et je leur rendais la pareille d'une manière plus ou moins désinvolte. Nous entrâmes par la suite dans une immense salle où se trouvaient bon nombre d'étudiant. Du regard j'essayais, contre mon gré, de chercher, avec la plus grandes des discrétions, Lysander et Lorcan, sans les trouver. Je me retrouvais debout, nouvelle, à attendre que je soit appelée pour pouvoir m'asseoir sur le tabouret où, lorsque je m'assiérais, on me déposerais le Choipeaux magique sur la tête afin que ma Maison me soit attribuée.

Vivant dans l’ombre, aujourd’hui, peu de personnes croient en nous…ils nous ont oublié. Nous ne sommes désormais qu’un passé vague, presque inconnu. Pourtant, j’en ai vu de ces humains qui essayent, tant bien que mal, de retrouver leurs origines, en vain. Et même s’ils savaient, ils n’ont pas vécu pendant cette période proche de l’âge d’or, si j’ose comparer hier et maintenant. Je vie désormais dans le maintenant et non dans le passé, si l’on peut appeler cela une « vie ».
Je ne peux cependant m’empêcher de me souvenir avec horreur de la cruauté de l’être humain, cette larve pleine de sentiments désastreusement disgracieux : colère, envie, désir, gourmandise, gentillesse et amour…

Un rêve, oui, c'est ce que j'étais en train de faire tout en sommeillant. Cela avait l'air idyllique, parfait -ou presque. Je m'approchais sans crainte dans ce paysage m'étant si familier. Ouvrant une grande porte je vis des images, des photos ou encore des vidéos. Lorsque je descendis du tapis, une illustration se dressa soudainement devant moi. Imposante, je ne pouvais m'en détacher les yeux, c'était un vrai cauchemar.
Un passé douloureux, une façade noire et affreuse de ma vie passée, ma vie d'enfance. Une femme, blonde, les yeux intensément bleus se tenait devant une frêle enfant, moi. Nous habitions en Islande et la blondeur des cheveux de ma mère se faisait courante - les miens étaient un peu marginaux, de même que ceux de mon frère.
Elle s'approchait, lentement. J'avais la crainte dans les yeux, elle allait recommencer, encore, encore, encore...c'était insupportable et je ne pu m'empêcher d'hurler tandis qu'une sueur froide et un frisson de terreur parcourait tout mon être.
Ma mère s'approchait de moi. Oui, celle qui regardait la sorte de vidéo se faisait maintenant comme traquée. J'étais immobile, incapable de faire un seul geste, simple ou compliqué, c'était éreintant. La jeune blonde aux cheveux gracieusement ondulés montra son fouet, ses ongles, son visage. Une voix se fit entendre, un enfant courait vers moi et se faisait plus grand de secondes en secondes. Soul. Mon frère qui avait été autrefois épargné venait sûrement m'aider à m'enfuir de ce mauvais rêve, ce souvenir désastreusement horrifiant.
Mes yeux s'ouvrèrent brusquement, j'attrapais mon épaule -un réflexe- et le griffait avec mes ongles. Mon frère se tenait au dessus de moi et semblait vouloir me réveiller, les cris que j'avais poussés avaient sûrement dû être réels. Il repartit.
Quelques instants plus tard, j'examinais mon épaule gauche. Il y avait autrefois une brûlure partant du creux de mon coude jusqu'aux alentours de ma poitrine et est aujourd'hui remplacé par un tatouage semblant à des tâches irrégulières de léopard.